Le contexte économique influence les augmentations
L’année 2025 s’annonce complexe en termes de politique salariale. Après plusieurs années marquées par l’inflation et les hausses significatives de salaires, une tendance au ralentissement semble s’imposer. En effet, les prévisions font état d’une augmentation moyenne des salaires située entre 1,5 % et 2 %. Ces chiffres, bien qu’en baisse par rapport aux années précédentes, reflètent un contexte économique global où les entreprises doivent composer avec des marges réduites et une croissance économique plus faible.
Ce ralentissement est en grande partie dû à une inflation en baisse, qui pousse les entreprises à ajuster leurs stratégies de rémunération. Si, dans certains secteurs, les hausses salariales ont atteint des sommets pour pallier la pénurie de talents, cette période de forte tension semble se stabiliser à l’approche de 2025.
Les secteurs les plus impactés
Certaines industries devront néanmoins faire face à des pressions spécifiques. Dans des secteurs comme l’aéronautique, l’énergie ou la santé, la demande de compétences spécialisées reste élevée, ce qui soutient les augmentations salariales malgré la conjoncture. Les entreprises opérant dans ces domaines continuent de connaître des besoins de recrutement importants, notamment pour des postes techniques à forte valeur ajoutée.
Dans les métiers de l’ingénierie, de la recherche et développement, ainsi que les secteurs liés à la transition énergétique, les talents resteront très demandés. On peut ainsi s’attendre à des hausses de salaire pouvant excéder la moyenne nationale, surtout dans des contextes de recrutement externe où les candidats peuvent négocier des salaires bien au-delà de ceux proposés à l’interne.
Les métiers en tension : une exception à la règle
Dans des métiers en forte tension comme ceux liés à l’IT, à l’intelligence artificielle, à la cybersécurité et à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), la guerre des talents continue de faire rage. Pour attirer ou retenir des profils très recherchés, certaines entreprises n’hésitent pas à proposer des augmentations bien supérieures à la moyenne. Dans certains cas, un changement d’entreprise peut même se traduire par une hausse de salaire allant jusqu’à 20 %, notamment pour des profils rares ou très spécialisés.
Ce phénomène n’est pas nouveau, mais la pandémie et la digitalisation accélérée de l’économie ont accentué cette tendance. Alors que de plus en plus d’entreprises cherchent à renforcer leurs capacités numériques, les professionnels capables de piloter ces transformations voient leur valeur sur le marché s’envoler.
Transparence salariale : un levier de changement
Un autre facteur qui influencera les pratiques de rémunération en 2025 est l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation sur la transparence des salaires. Cette loi, qui sera mise en place d’ici mi-2026, obligera les entreprises à plus de clarté dans leurs politiques salariales. L’objectif de cette mesure est double : réduire les inégalités de rémunération, notamment entre hommes et femmes, et rendre les critères d’augmentation plus lisibles pour les salariés.
Pour beaucoup d’entreprises, cela représente un défi de taille. Elles devront revoir leur structure de rémunération afin de s’assurer que les écarts de salaire entre des collaborateurs occupant des postes similaires sont justifiables et transparents. Dans ce cadre, il est possible que certaines entreprises choisissent d’anticiper cette réforme dès 2025, ce qui pourrait conduire à une redistribution plus équitable des augmentations.
L’impact des négociations collectives
Enfin, les négociations collectives et les accords de branche continueront de jouer un rôle central dans la fixation des augmentations salariales. En fonction des secteurs et des accords conclus, certaines catégories de salariés bénéficieront de hausses plus importantes, notamment dans les entreprises où les syndicats sont très actifs. Le dialogue social demeure ainsi un outil clé pour maintenir un équilibre entre les attentes des employés et les contraintes économiques des entreprises.
Les augmentations générales, décidées dans le cadre de ces négociations, permettent en effet de lisser les écarts entre les différentes catégories de salariés, tout en tenant compte des spécificités propres à chaque secteur.